Quelles aides pour soutenir la presse en ligne et les projets numériques ?

Les profondes mutations du secteur Edition/Presse/Médias (chute des ventes de supports papier, explosion du numérique, modification des habitudes de consommation) poussent les entreprises à investir dans de nombreux projets malgré une baisse de leurs revenus (chute du nombre d’abonnés, baisse des revenus publicitaires). En somme il s’agit de dépenser plus pour s’adapter à ces changements mais avec moins de moyens.

Un constat de la SPIIL

Conscient de ces difficultés et de la nécessité de ne pas manquer le « virage numérique », le législateur et quelques associations ont mis en place un ensemble d’aides afin de soutenir le secteur, que nous vous présenterons quelques lignes plus bas.

En 2014, le syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (SPIIL) dresse un constat de ce soutien et pointe quelques inégalités.

Les aides de l’Etat

S’il est vrai que les aides de l’Etat (directes et indirectes) représentent une part toujours plus importante du chiffre d’affaires du secteur (environ 15% en 2013 contre 11% en 2008), elles n’en demeurent pas moins discriminantes à l‘égard de la presse en ligne.

En 2014, seul 17% des aides directes octroyées sont réservées aux support numériques alors que ces derniers représentent 45% des lectures totales. En ce qui concerne les aides indirectes 36% restent exclusivement réservées aux formats papier.

Face à ces nombreux constats, l’objet de cet article est de présenter un rapide tour d’horizon des aides auxquelles vous, éditeur de service de presse en ligne et porteur de projet numérique et innovant, pourriez prétendre.

Fonds stratégique pour le développement de la presse

Vous souhaitez augmenter votre productivité en réduisant vos coûts de production ? Améliorer et diversifier la forme de vos publications ? Assurer la diffusion de vos publications à un public plus large ? Alors ce fonds saura répondre à vos attentes !

Créé par un décret datant du 13 avril 2012, le Fonds stratégique pour le développement de la presse est une aide directe à la modernisation des entreprises établies en France ou dans l’un des Etats membres de l’UE.

Le fonds bénéficie aux entreprises de presse (services en ligne, publications print, agences de presse) reconnues par la commission paritaire pour les publications et agences de presse (CPPAP). Lorsque des fonds publics assurent une part importante d’un projet, ce dernier n’est pas éligible par le fonds.

Les investissements des services de presse qui ont pour but de diversifier les supports de diffusion et d’augmenter l’audience des applications mobiles, entre autres, sont éligibles.

Sont prises en compte sur la base de leur montant HT et dans le cas où elles sont absolument nécessaires à la réalisation du projet, les dépenses d’immobilisation et d’exploitation. Pour chaque projet personnel, les aides octroyées prennent la forme de subventions (plafonnées à hauteur de 30% des dépenses éligibles) et/ou d’avances remboursables (limitées à 40% des dépenses éligibles). Ces plafonnements sont portés respectivement à 50 et 60% des dépenses éligibles en cas de projet collectif (soutenu au minimum par trois entreprises éligibles).

Pour toute sollicitation du fonds inférieure à 50 000€, c’est la Direction générale des médias et des industries culturelles ( DGMIC) qui gère l’ensemble de la demande. Dans le cas contraire, après avis d’un comité statutaire c’est le ministère de la culture et de la communication qui s’en charge.

Plus d’information ici.

Fonds pour l’innovation numérique de la presse

Vous souhaitez innover en terme de production et diffusion de contenus éditoriaux ou plus généralement créer de nouvelles sources de revenus en proposant de nouvelles offres à vos lecteurs ? Cette aide est sûrement faite pour vous !

Le Fonds Google-AIPG pour l’innovation numérique de la presse (FINP) est une association Loi 1901 qui a pour objet de « favoriser le développement sur le long terme de la presse en ligne d’information politique et générale en France ».

Le Fonds est accessible aux services de presse en ligne reconnus par la Commission Paritaire pour les Publications et Agences de Presse (CPPAP) dans le cas où ceux-ci n’ont pas sollicité de subventions publiques.

Le FINP est doté d’une capacité de financement de 20M d’euros par an et peut « soutenir les projets à hauteur de 60% des dépenses éligibles dans la limite de 2 millions par projet ».

Divers projets ont été soutenus par le FINP dont la création de sites en version mobile ou tablette; le développement d’applications natives ou responsive design ; le développement de zones abonnés ; le développement de technologies « paid walls », journalisme « database » (contenus enrichis qui comprend tableaux, graphes, cartographies,…) entre autres.

Le Conseil d’Administration gère l’ensemble de la demande et les critères d’obtention du financement prennent en compte l’impact du projet vers la transition numérique, la viabilité du business plan, l’innovation apportée et l’offre créée à destination des lecteurs.

Les dépenses éligibles comprennent les dépenses de salaires des personnes internes ou externes au projet (au prorata du temps passé, dépenses de formation comprises), les dépenses d’immobilisation, les factures des prestataires externes participants au projet, ainsi que les dépenses d’exploitation.

Plus d’information ici :https://www.finp.fr

Subvention pour la numérisation rétrospective de revues

Nécessitant de répondre à de multiples critères, cette subvention peut s’avérer utile afin de s’adapter aux usages technologiques du moment dans le cadre de projets comportant pour tout ou partie des frais de numérisation.

Soutenue par le Centre National du livre (CNL) et le ministère de l’économie de l’industrie et du numérique, cette subvention a pour but « d’accompagner la numérisation rétrospective de revues imprimées pour une mise en ligne sur un portail ou un site individuel à titre payant ».

Cette aide est réservée aux éditeurs de revues payantes non liées à des organismes publics, diffusées en langue Française sur l’ensemble du territoire national et qui répondent au champ thématiques du CNL. Des seuils planchers de périodicité, de diffusion, de contenu des publications et d’exercice d’activité sont nécessaires à la présentation du dossier.

Une fois le dossier complet, il est transmis à la commission du CNL qui se réunit trois fois par an afin d’évaluer les demandes selon différents critères (viabilité du projet, cohérence entre le modèle économique du demandeur et l’investissement consenti, intérêt de la numérisation).

Après acceptation, les subventions éligibles sont plafonnées à 50% des dépenses de numérisation, réparties pour moitié dès l’acceptation de la demande, et pour le solde dès la fin du projet.

Plus d’informations ici.

Autres projets numériques soutenus par le CNL : plus d’informations ici.

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